D’un pas de philosophe

D’un pas de philosophe

Un ouvrage à  lire sans passion, en toute tranquillité de pensée,
Quand on est à  la montagne ou quand il neige.
Mais aussi quand on se pose des questions.
Un ouvrage où l’on raconte des histoires de montagne
Qui sont aussi des questions de philosophie
Dans l’espoir de découvrir quelques vérités de vie

En montagne, on monte et on descend, on monte le souffle en effort, on descend les genoux en fatigue. Car la montagne est là , ce n’est pas comme la mer qui vous emporte ailleurs. Marcher, grimper, penser. Marcher, grimper, penser.
Redescendre, aussi. Sans le souffle, sans ce premier échange avec le monde, on ne saurait aborder la pente. Et pour grimper, on le sait, il faut d’abord prendre un bon appui, mais il faut aussi regarder vers le ciel, et c’est un problème de savoir ce qui, entre le bas et le haut, importe le plus. Et pour penser, il faut continuer de marcher, de grimper, d’un souffle égal, non sans se demander ce qui, de la terre ou du ciel, reste à  penser. Non sans se demander ce qui, des choses ou des hommes, importe le plus. Car, au bout du compte, tandis qu’on lève le bras pour saisir une prise, tandis qu’on s’engage dans une traversée périlleuse sur un fil de neige, vient une troisième question : que peut-on bien faire de soi-même à  passer ainsi ? Tout serait en effet plus simple, infiniment plus simple, s’il n’y avait que la montagne, là , devant. Aussi faut-il prendre le temps, au fil des saisons, de dialoguer avec un lecteur qui est kantien au-dessus de 4 000 mètres ; aussi faut-il relire Aristote qui nous explique comment deux font un, regarder le monde du haut de la colonne de Siméon le stylite, essayer de convaincre Heidegger de jouer à  saute-néant, mettre épicure et Levinas dans le même sac, répondre à  une philosophe du genre sans susciter son ire, et se remettre humblement à  l’école des Stoïciens. Et puis méditer sur la grâce et rencontrer les dieux. Oui, tout serait plus simple si ne survenaient pas la chute de l’âge, ce temps moqueur de la réflexion, et l’impensable, la terrible présence de l’absence, la mort hégémonique prenant ses aises dans la vie de l’autre.

“Car, je vous assure, on peut percevoir la beauté avec ses pieds. Oui, en gravissant une montagne. C’est comme découvrir la vérité pas à  pas ; cela ne demande que de la patience et de l’intelligence”

Michel Malherbe.



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