13 Nov Musimorphoses
Avec la généralisation du numérique, l’ensemble des pratiques culturelles a fait l’objet d’importantes reconfigurations : d’une part, les publics ont accès à une quantité significativement élargie de biens ; d’autre part, le modèle de la gratuité et les pratiques de piratage ont modifié le consentement à payer ; de même, la dématérialisation des contenus tend à transformer la culture du data en une culture du service ; enfin, le caractère pléthorique des répertoires proposés aux publics a rendu nécessaires de nouveaux modes de recommandation, dont l’importance croissante des algorithmes témoigne.
Dans le cas de la musique, le passage de la discomorphose à la numérimorphose semble reconfigurer de manière particulièrement saillante les pratiques de consommation, et plus généralement la musicalisation du quotidien. Collectionne-t-on et apprécie-t-on les oeuvres dématérialisées comme on s’appropriait les vinyles ? La question de la qualité sonore constitue-t-elle encore un enjeu pour des utilisateurs désormais habitués à
l’écoute à partir de fichiers compressés ? L’idée que la musique puisse être un bien payant a-t-il encore un sens pour les nouvelles générations d’auditeurs ?
Ce colloque, organisé dans le cadre du projet de recherche Musimorphoses financé par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR), a pour objectif principal de décrire les différentes dimensions de la musicalisation du quotidien et de proposer des scénarios prospectifs dessinant le futur de l’écoute musicale. Il ne porte donc pas sur l’activité des musiciens ou sur l’industrie musicale, mais sur la place qu’occupe la musique dans la vie des auditeurs en lien avec le numérique.
https://musimorphoses.wordpress.com/